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Axes de recherche

Dossier d'Habilitation à Diriger des Recherches :
Enseigner, s’adapter, s'engager : socio-histoire du corps enseignant à l'épreuve des politiques éducatives 

Mon parcours m’a conduit à adopter une posture hybride entre recherche académique, expertise pour les médias, métier d’enseignant et travail pour le syndicalisme. Il m’a permis d’accumuler un riche matériau, entre observations ethnographiques, archives syndicales et ministérielles, enquête Militens, collection de sondages etc. Je combine donc perspectives historiques et sociologiques, méthodes qualitatives et quantitatives pour étudier l'engagement enseignant dans ses dimensions syndicales et professionnelles. Je le présente dans un texte intitulé Entre engagement et distanciation : construction d'un parcours hybride de chercheur en éducation

 

Mon mémoire inédit analyse les stratégies d'adaptation des enseignants face aux transformations managériales, selon la typologie Voice-Exit-Loyalty-Apathy. J'interroge ainsi la capacité du corps enseignant à préserver son autonomie professionnelle et à se réinventer collectivement.

Mes recherches se structurent globalement autour de trois axes : les politiques éducatives sous le prisme du métier enseignant, le militantisme (dont le syndicalisme) et la surconflictualité enseignante.

1 Les enjeux professionnels qui sous-tendent les politiques éducatives sont généralement traités comme des résistances, suggérant une passivité du corps enseignant. Mon approche est différente et s’appuie sur une collection de sondages et sur l’analyse de questionnaires (Engens en 2007 et Militens en 2017). Comment les enseignants s’adaptent-ils aux mutations du référentiel de leurs métiers, aux évolutions des rapports de pouvoir dans l’institution scolaire ? Que pensent-ils du management, des enjeux pédagogiques ? Par exemple, j'ai pour projet d'étudier la discipline dans la classe ordinaire, dans cette "ère des incidents scolaires" (Anne Barrère).

2 Le militantisme enseignant. Le syndicalisme tire sa force de sa participation à la définition de l’identité professionnelle. Un travail ethnographique dans les sections locales et les structures nationales des syndicats enseignants de la FSU me permet de décrypter cette culture militante et les enjeux liés à sa modernisation (usage des technologies digitales, place des services, animation de l’activité sur le terrain etc.).

En étudiant le rapport des militants aux syndiqués comme aux autres enseignants, le volet qualitatif de l’enquête Militens montre que l’institutionnalisation du syndicalisme constitue autant une ressource qu’une faille.

L’examen des biographies du Maitron a fait ressortir un archétype du militant. J’analyse son évolution et l’interaction des divers types d’engagement (par exemple, l’engagement pédagogique et le fait syndical, l’investissement dans les questions sociétales). Je m’inspire de la démarche de recherche-action.

3  La force de l’engagement enseignant apparaît aussi avec la surconflictualité du milieu. Le « pouvoir de grève » de la profession est depuis les années 1980 quatre à dix fois supérieur à la moyenne des salariés. Après avoir décortiqué la genèse des grèves, leur ritualisation, je me penche sur la mesure des mobilisations, l’élargissement du répertoire des luttes enseignantes (manifestations, actions locales en relation avec les parents d’élèves…)…

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