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22 éléments trouvés pour «  »

  • Quelle autonomie pour les établissements scolaires ?

    [2017] Après des années de mobilisation, la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem va être sérieusement estompée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean‑Michel Blanquer. Or, ce gage accordé aux enseignants l’est en augmentant encore l’autonomie des établissements, pourtant l’un des moteurs de ladite réforme. Sont définis localement 20 % des horaires au collège et le quart au lycée, depuis la réforme Chatel. La longue marche vers l’autonomie, enclenchée en 1986, lorsque les établissements du second degré furent dotés de la personnalité morale et juridique, devrait donc se poursuivre. Comment expliquer ce consensus entre les ministres qui se succèdent, alors qu’ils témoignent par ailleurs d’une réelle hostilité entre eux ? Mis à part l’aspect attractif de la notion d’autonomie, il importe de la définir plus précisément, pour ne pas se laisser piéger par sa polysémie.

  • Les professeurs sont-ils prêts à consentir à l’autonomie ?

    [En 2017] Si Emmanuel Macron a promis de renforcer l’autonomie des établissements scolaires, il entretient un certain flou sur l’application de cette mesure. Flou que ne dissipe pas le nouveau ministre de l’Éducation nationale lorsqu’il proclame : « Je ne donnerai pas dans la verticalité, dans l’injonction. Je serai un ministre qui pousse aux solutions de terrain. Mon message aux enseignants, c’est qu’il n’y a pas de chape de plomb : qu’ils se sentent libres, qu’ils innovent, qu’ils créent… ». En effet, qui mettra en œuvre ces marges de liberté nouvelle sur le terrain ? L’objectif est-il toujours de donner les moyens aux chefs d’établissement de modifier la culture professionnelle des enseignants en leur ajoutant des tâches chronophages ? Cette prudence peut s’expliquer par la surconflictualité enseignante, ce qui pose la question de l’avis des premiers intéressés. Sont-ils prêts à accepter une moindre protection statutaire, une décentralisation dans l’éducation ? Et dans ce cas, optent-ils pour l’autonomie autogestionnaire ou managériale (cf ma typologie des conceptions de la gestion des établissements) ? Pour apprécier leur opinion, je dispose de plusieurs sondages dont l’échantillon est supérieur à 500 professeurs du second degré et des interviews recueillies par l’équipe de recherche Militens.

  • Professeurs et chefs d’établissement : une relation positive, mais qui se fragilise

    Publié le 2 septembre 2018 sur TheConversation.com Si les professeurs voient globalement d’un bon œil le rôle joué par leurs chefs d’établissement, ce rapport souffre aussi de tensions plus marquées actuellement, comme le montrent les résultats de l’enquête Militens (réalisée par le CERAPS de l’Université de Lille et la DEPP, service de statistiques du ministère, avec le soutien de la FSU). Exprimée par Emmanuel Macron durant sa campagne, la volonté de développer l’autonomie des établissements dans le secondaire devrait le mettre aussi à l’épreuve.

  • Construction des liens sociaux et des solidarités pro : le rôle du syndicalisme enseignant

    Publié dans Regards croisés, n°1, janvier-février 2012, pp. 30-33 Le syndicalisme n’a pas pour unique fonction de défendre les intérêts de salariés, il sert également à exprimer et à conforter des identités collectives. Le cas des enseignants est emblématique : leur syndicalisme est un producteur de liens sociaux, dont l’existence explique en dernière instance la cohésion et donc la capacité de résistance du monde enseignant aux contre-réformes. Pour ce faire, le syndicalisme enseignant a dû surmonter un paradoxe que deux stéréotypes illustrent bien. D’un côté, la dénonciation classique de leur corporatisme présente en creux des enseignants solidaires, ayant conscience que la défense de leurs intérêts individuels nécessite de faire corps. De l’autre, n’affirme-t-on pas que les enseignants sont individualistes, incapables de travailler en équipe ? Pour résoudre la contradiction entre individualisme et esprit de corps, les enseignants ont construit des structures collectives protectrices, qui conservent leur regard critique. L’enseignant, seul dans sa classe, a rapidement compris sa dépendance envers les collègues s’il veut assurer son autonomie vis-à-vis de la société. Le syndicalisme et ses ancêtres n’ont donc pas seulement utilisé la sociabilité préexistante du groupe professionnel pour s’implanter : ils se sont développés en participant à sa construction. A partir de la IIIe république, le syndicalisme a contribué à définir le périmètre de chaque profession enseignante, à créer des liens entre collègues et à imposer un statut protecteur. Son action a participé à la professionnalisation de l’enseignement, c’est-à-dire la conquête d’un monopole garanti par l’Etat sur l’exercice du travail[1]. La genèse du corps enseignant A la fin du XIXe siècle, les enseignants souffrent de leur isolement. Petit groupe professionnel[2], ils ne trouvent guère d’équivalent dans les autres strates de la société. Les classes moyennes salariées sont alors peu fournies, et les enseignants se distinguent par leur niveau culturel, rare à l’époque. Les instituteurs vivent majoritairement dans des villages, et doivent garder un certain quant-à-soi, reflet de leur position notabiliaire. Du coup, les institutrices célibataires sont nombreuses, et le modèle conjugal dominant est le « mariage pédagogique »[3]. Cette solitude se retrouve chez les professeurs, amenés à changer régulièrement de résidence au cours de leur carrière, et mal acceptés par la bourgeoisie, qui leur reproche leurs revenus médiocres et leurs opinions laïques-républicaines. Sous la IIIe république, le pouvoir, convaincu du caractère stratégique de leur action, exige d’eux un engagement sans failles, tout en entendant le canaliser[4]. D’un côté, il leur est interdit de se présenter aux élections dans la localité d’exercice de leur métier, et nombre d’enseignants trop progressistes sont sanctionnés, jusqu’à la révocation. De l’autre, les gouvernements républicains encouragent la création d’associations professionnelles par catégories. Les « amicales » (d’instituteurs, de répétiteurs de lycées…) reproduisent l’ordre de l’enseignement (réunions présidées par un supérieur hiérarchique, respect des prérogatives des catégories les plus titrées). Elles obtiennent un grand succès, conjugué à la floraison de mutuelles et de la presse professionnelle. A cette période se mettent en place des pratiques militantes qui ont eu cours jusque dans les années 1970 : l’ensemble du personnel adhère à l’amicale, qu’elle soit départementale pour les instituteurs ou nationale pour les petits groupes comme les proviseurs. Les associations professionnelles construisent la sociabilité enseignante au moyen de bals couplés aux réunions annuelles, de caisses de solidarité, de journaux corporatifs, etc... Chez les professeurs, l’existence d’établissements et donc d’une communauté de travail concourt également à la socialisation. Chez les instituteurs, un temps fort est la conférence pédagogique de l’inspecteur primaire, en présence de tous les instituteurs du canton. Celle d’automne est l’occasion de la remise de la carte de l’amicale, lors du traditionnel repas. Le mode de construction des amicales participe à l’émergence d’identités professionnelles à la fois concurrentes et alliées. Ainsi, dans l’enseignement secondaire, la Fédération Nationale des Professeurs de Lycée (A3), créée en 1905, respecte scrupuleusement l’indépendance de chaque amicale de catégorie. La plus célèbre est la société des Agrégés, qui surgit en 1914 pour défendre leurs intérêts contre les répétiteurs, notamment en refusant de surveiller les interclasses, et contre les chargés de cours qui n’ont pas obtenu le concours[5]. L’une des principales activités de la FNPL consiste à arbitrer les négociations entre des intérêts publiquement divergents, son existence fige donc les frontières catégorielles. De tels débats ne devaient pas faciliter la vie dans les établissements, à l’époque marquée par la ségrégation, avec quelquefois des salles de professeurs et de restauration réservées aux agrégés. Globalement, l’efficacité de la socialisation professionnelle des enseignants est renforcée par sa continuité avec la socialisation primaire, puisqu’elle se situe dans le prolongement de la scolarisation. Les écoles normales primaires et supérieures assurent la transmission, facilitée par la vie en internat. Les auxiliaires se calquent ultérieurement sur l’exemple fourni par les normaliens, élite du corps. Or, les enseignants de ces écoles assurent la promotion d’une mystique républicaine, propice à l’amicalisme puis au syndicalisme, engagement vécu comme un prolongement naturel de l’entrée dans le métier. L’apport syndical A peine le syndicalisme ouvrier est-il légalisé que l’avant-garde des amicales demande à bénéficier de ce nouveau statut, ce que rejette catégoriquement le ministre Spuller en 1887. Pourtant, les enseignants s’émancipent, car ils constatent l’échec du recours aux pratiques des groupes de pression. De plus, si l’engagement enseignant du début du XXe siècle este républicain-laïque, dans le prolongement de l’affaire Dreyfus, la première guerre mondiale et le Front populaire provoquent une radicalisation, en faveur des idéologies socialistes et communistes. Dans l’entre-deux-guerres, période de consolidation du droit syndical chez les fonctionnaires, les enseignants se rapprochent durablement du mouvement ouvrier en transformant leurs amicales en syndicats. Ils effacent ainsi la soumission à l'administration, pour mieux participer à sa gestion[6]. Les instituteurs donnent l’exemple : en 1905, la frange progressiste des amicales publiait le Manifeste des instituteurs syndicalistes, tandis que les militants syndicalistes-révolutionnaires prenaient le risque de constituer un syndicat illégal, avec une revue L’Ecole Emancipée (à partir de 1910). En 1920, les amicales se transforment en Syndicat National des Instituteurs (SNI), rejoint par les révolutionnaires en 1935. La longue césure entre les deux mouvances provient aussi de l’opposition entre les directeurs d’école et leurs adjoints, sur lesquels ils ont tout pouvoir. Le syndicalisme instituteur impose progressivement une limitation des pouvoirs des directeurs, en faisant prévaloir le principe d’une communauté des maîtres, égaux en droit. En 1987 encore, le refus d’une différenciation des directeurs est à l’origine d’un puissant mouvement de la profession[7]. Jusque dans les années 1970, le SNI ne reconnaît aucune catégorie interne et syndique au moins 80 % des instituteurs. L’adhésion est vécue comme un facteur d’intégration dans le groupe professionnel. A un milieu professionnel peu différencié correspond un syndicat hégémonique, dont l’action homogénéisante et la structure unique renforcent en retour l’unité du corps[8]. Du côté des professeurs du secondaire, la syndicalisation de la FNPL s’effectue en plusieurs étapes jusqu’à la création du SNES à la Libération[9]. Le A3 est devenu le S3 en perdant sa frange réactionnaire qui anime le SNALC, un syndicat minoritaire. Ce milieu professionnel pluriel se dote donc de plusieurs syndicats dont l’un est majoritaire, le SNES. Son action et sa structure interne catégorielle (agrégés, certifiés, surveillants etc.) entérine les divisions du corps. Ces organisations puissantes, pyramidales, voient leur rôle peu à peu reconnu par le ministère, jusqu’à l’instauration du statut de la fonction publique par Maurice Thorez, qui consacre les libertés enseignantes. Désormais, les dirigeants syndicaux exercent un pouvoir sur les carrières de leurs collègues et participent à la gestion du système éducatif. Une petite bureaucratie émerge, dont le lien avec la base peut être questionné. La direction du SNI use régulièrement d’un discours moralisateurs envers ses adhérents, mais la faiblesse des liens collectifs ne permet pas d’exercer des pressions très fortes. Ainsi, elle recule devant l’idée d’exclure les non-grévistes. Pendant ce temps, les enseignants construisent un empire avec l’aide de réseaux maçonniques, en créant des assurances personnelles (MAIF, 1934) et professionnelles (les Autonomes de solidarité, 1903), la première mutuelle française (MGEN, 1946), le premier réseau associatif du pays (Ligue de l’enseignement, 1866), les Pupilles de l’Enseignement public dans le secteur social (1915)... Ces structures encouragent la création d’autres associations, telles que les Francs et Franches Camarades en 1944, la Fédération des conseils de parents d’élèves (1947, à l’initiative du SNI et de la Ligue de l’enseignement). Le syndicalisme incite fortement ses membres à rejoindre ces structures, qui n’hésitent pas à s’entraider (cf encadré). Toutes ces organisations doivent leur puissance à l’homogénéité du monde enseignant, qu’elles renforcent en retour. Elles le clôturent, de l’association disciplinaire (la Franco-Ancienne pour les professeurs de latin-grec) à l’organisme de vente par correspondance (la CAMIF), jusqu’aux vacances (songeons au Groupement des Campeurs universitaires)… La lente remise en cause d’un modèle professionnel et syndical Sous la IVe République, la Fédération de l’Education Nationale (autonome, qui regroupe notamment le SNI et le SNES) devient un modèle respecté, au cœur des réseaux de sociabilité enseignante. Mais les fondements de sa puissance commencent à être remis en cause, dans un lent processus qui s’achève seulement dans les années 1980-1990. Les mutations du système éducatif, en voie d’unification[10], mettent en danger les équilibres précédents. En effet, la dilatation rapide du corps enseignant après la seconde guerre mondiale fait vaciller la sociabilité construite depuis le début du siècle. Comment transmettre les normes de la profession, son identité, alors que seule une minorité passe par les écoles normales et que les nouveaux enseignants sont de loin les plus nombreux ? Entre 1951 et 1964, on recrute 160 000 nouveaux instituteurs, sur un nombre total de 261 000. Le nombre de professeurs est multiplié par 10 entre 1946 et 1968 ! La massification de l’enseignement conjuguée à l’urbanisation du pays provoque un changement d’échelle : les petits lycées, au personnel stable, font place à des usines, avec plus de cent professeurs, « où l’on ne connaît que ses collègues les plus proches par la classe ou par la discipline. »[11] Les instituteurs cohabitent désormais dans des écoles ; ils sont moins solitaires, mais aussi moins libres. Cette croissance a des effets sur un autre plan : en 1975, les 620 000 enseignants publics représentent 2,8 % de la population active, ils perdent de leur spécificité, d’autant que le nombre de diplômés a augmenté de manière spectaculaire. A partir de mai 68, la FEN perd sa main-mise sur le monde enseignant, elle doit accepter le pluralisme syndical, avec la percée du SGEN-CFDT, puis de FO. La redéfinition du métier et l’accentuation des débats pédagogiques minent la cohésion du monde enseignant. Les mouvements d’éducation populaire s’en détachent, et l’identité professionnelle, surtout dans l’enseignement secondaire, se clive entre les professeurs hostiles à l’esprit de mai 68 et ceux qui y sont favorables. La désyndicalisation amorcée à la fin des années 1970 mine la capacité des organisations à fabriquer du consensus pour représenter l’ensemble du personnel. Apparaît au grand jour le fait que le syndicalisme ne fait pas qu’unir, il divise aussi, lorsqu’une partie du groupe se met à le contester, ou lorsqu’il est pluriel. Ainsi, quand la section d’établissement du SNES (S1) ne regroupe pas la totalité des professeurs, ses réunions sont certes facteurs de lien social, mais elles ne confortent pas la cohésion de l’ensemble de l’équipe. Une enquête ethnographique sur un collège montre que les regroupements sont devenus très flous, avec une salle des professeurs scindée entre la zone du thé et celle du café[12]… Conclusion : Ce qui structure actuellement le monde enseignant a été créé il y a 80 voire 130 ans. Ces organisations puissantes sont fières de leur passé, toutefois leurs sommets sont éloignés de leurs adhérents. L’absence de réaction à la faillite de la CAMIF, assimilée à une entreprise classique, montre que l’œuvre des générations précédentes peut être pervertie et perdre de l’intérêt dans un contexte nouveau. Cela pose le problème de la transmission, or avec l’affaiblissement du syndicalisme, le lien social peut péricliter ou se transformer dans le sens souhaité par les gouvernements successifs : des collectifs de travail étroitement dirigés par leurs hiérarchie intermédiaire. Aujourd’hui, les clivages durables du corps enseignant soulèvent des difficultés à un syndicalisme basé sur la défense de la profession. Il n’est d’ailleurs plus le quasi unique pourvoyeur d’informations et de liens, ce qui déplace son rôle vers un apport de sens, une mise en perspective du vécu des enseignants. Le militantisme enseignant se pérennisera, lui et les liens sociaux qu’il a construit, s’il sait renouveler ses méthodes, notamment en développant une sociabilité à la base et en refusant une institutionnalisation excessive. C’est possible, car la syndicalisation des enseignants reste bien supérieure à celle d’autres milieux professionnels. Cette originalité provient de la fonction de défense et de représentation des identités professionnelles, dont pourraient s’inspirer les confédérations. [1] Robert André, Le syndicalisme des enseignants, Paris, Documentation Française/CNDP, 1995. [2] Ils sont 102 000 (secteur public) en 1891, dont 91 000 instituteurs. Jacques Girault, Instituteurs, professeurs, une culture syndicale dans la société française (fin XIX° - XX° siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 1996, p. 251. [3] 69% des instituteurs exerçant dans les années 1930 et ayant répondu au questionnaire de Jacques Girault se sont mariés avec des institutrices : Pour une école laïque du peuple ! Instituteurs militants de l’entre-deux-guerres en France. Paris, Éditions Publisud, 2009, p. 16. [4] Laurent Frajerman, « L’engagement des enseignants. Figures et modalités, 1918-1968 », Histoire de l’éducation, n° 117, janvier 2008, pp. 57-95. [5] Yves Verneuil, Les Agrégés. Histoire d’une exception française, Paris, Belin, 2005. [6] Laurent Frajerman, « Syndicalisation et professionnalisation des associations professionnelles enseignantes entre 1918 et 1960 », in Danielle Tartakowsky, Françoise Tétard (dir.), Syndicats et associations en France : concurrence ou complémentarité ?, Rennes, PUR, 2004, pp. 97-106. [7] B. Geay, 1991, « Espace social et "coordinations", le mouvement des instituteurs de l'hiver 1987 », Actes de la recherche en sciences sociales, 86-87, p. 2-24. [8] Frajerman Laurent, L’interaction entre la Fédération de l’Education Nationale et sa principale minorité, le courant « unitaire », 1944-1959. Thèse NR, Paris I, 2003. A paraître. [9] DALANÇON Alain, Histoire du SNES. Plus d’un siècle de mûrissement des années 1840 à 1966/67, Tome 1, Paris, IRHSES, 2003. [10] Jusque là, les enseignements primaire et secondaire sont deux systèmes parallèles. [11] PROST Antoine, Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Paris, A. Colin, 1977. [12] Dutercq Yves, « Thé ou café ? Ou comment l'analyse de réseaux peut aider à comprendre le fonctionnement d'un établissement scolaire », Revue Française de Pédagogie, n° 1991, p. 81-97.

  • Le vote enseignant pour Macron, un problème d’offre politique

    Dans leur bastion enseignant, les candidats se réclamant explicitement de la gauche sont à un niveau d’intentions de vote historiquement faible : 42 %, dont 25 % seulement pour le candidat socialiste, Benoît Hamon. Emmanuel Macron réalise une percée (29 %) qu’il est difficile d’identifier politiquement (centre gauche, centre droit, autre ?). Plutôt que d’en déduire une droitisation, nous assistons à un scénario de dissonance, comparable à celui de 2007, lorsque 9 % des enseignants, se classant eux-mêmes à gauche, avaient voté pour François Bayrou. Une partie de la « gauche désabusée », qui domine le milieu, est prête à un vote paradoxal pour faire entendre son bilan du quinquennat.

  • Les professeurs français sont-ils prêts à être «managés»?

    Les professeurs sont-ils prêts à une autonomie managériale ? Ce serait une rupture profonde dans l’histoire d’un corps qui a fait le choix au XXe siècle de la tutelle lointaine du ministère contre celle des notables locaux. La sursyndicalisation enseignante s’explique aussi par un souci de protection, les liens collectifs étant au service des individus. Publié sur Slate.fr le 18 juillet 2017

  • La grève du 10 octobre 2017 : un test politique et social dans l’Éducation nationale

    Publié dans La Tribune, 11 octobre 2017 La grève de la fonction publique du 10 octobre 2017 apparaît comme un succès chez les enseignants. La participation n’est pas exceptionnelle, mais se situe dans la fourchette haute. Cette grève montre la pérennité de leur culture gréviste, qui en fait l’une des professions les plus conflictuelles du pays, depuis mai 68. Elle a ceci de particulier qu’elle intervient peu de temps après l’élection d’un président qui a recueilli une majorité relative de leurs suffrages. Ce test politique et social est instructif. Non seulement Emmanuel Macron ne bénéficie pas d’un état de grâce, mais il est désormais possible d’envisager que les enseignants retrouvent le chemin des grèves, après une relative décrue sous François Hollande. Sur le plan politique, le président commence à être catalogué comme un homme de droite par une partie de sa base électorale.

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